Notre article n’a pas pour vocation de prendre parti pour l’une ou l’autre théorie dans le domaine spirituel. Il est toutefois important de ramener une cohérence étymologique et temporelle en lien avec la réalité historique des choses. C’est pour cette raison que nous avons donné naissance à cet article qui pourra vous sembler, pour certains, intéressant, troublant, juste ou injuste. L’idée ici n’est pas de heurter vos croyances mais d’apporter une réflexion, car dans le domaine de l’ésotérisme, comme dans tous les domaines de la vie, l’introspection, la recherche de vérité est intéressante pour notre évolution personnelle.
Cet article sur la réincarnation est réalisé en collaborations avec le site hypnose-contact-défunt.fr qui propose si vous le désirez des Hypnoses vies antérieures.
1 – Les origines du mot « réincarnation »
Le mot réincarnation a vu le jour à la même époque que le mouvement spiritisme, c’est-à-dire au 19ème siècle avec les enseignements d’Allan Kardec. Avant cette époque, le mot utilisé pour désigner le concept de « transmigration des âmes », bien que le terme (nous le verrons plus loin) soit beaucoup plus subtil, était la « Métapsychose » ou « Métempsychose ».
2 – Pourquoi cette volonté de changement ?
Il faut pour cela se remettre dans le contexte de l’époque où le spiritisme naissant se voulait progressiste et cherchait, en quelque sorte, une place au milieu de principes ancestraux comme la religion, la spiritualité importée d’Orient ou encore la science qui prenait pied.
Les spirites et ceux qui ont participé à l’édification de cette pratique ont contribué de façon forte à établir des néologismes qui leur permettaient dans un premier temps de s’affranchir d’anciennes traditions (se voulant progressistes) et dans un deuxièmes temps, les mots nouveaux étaient là pour faciliter les assertions que leurs communications spirites avaient mises en avant et qui ne correspondaient pas exactement avec la définition que l’on pouvait retrouver ailleurs.
Pour donner un exemple assez réducteur mais facile à comprendre, bien que de façon générale un verre et une tasse soient utilisés dans un acte identique qui est celui de « boire », il y a de façon générale une distinction évidente entre le contenu que l’on versera dans une tasse (café, thé) et un verre qui accueillera (eau, jus,…).
C’est pour cette raison que le terme de « réincarnation » a supplanté dans notre vocabulaire la « métapsychose », mais faut-il encore comprendre le pourquoi de ce changement.
3 – Les principes moraux dans l’idéologie spirite
Il faut savoir qu’en cette période du 19ème siècle, la société tant française, que britannique ou aux États-Unis est en pleine effervescence. C’est une période où les principes humanistes, sociaux sont réfléchis et davantage mis en avant par les penseurs et écrivains. Cela est surtout vrai en France où beaucoup d’idées sur la condition humaine, le travail, les droits de l’homme émergent. Il est donc totalement normal que le spiritisme qui, comme nous l’avons dit précédemment, se veut progressiste intègre une partie de cette conception de la vie dans la spiritualité.
C’est ainsi que de nombreux textes spirites en France pour commencer, mais ensuite à travers l’Occident, émettent l’idée que la réincarnation est un fait qui se veut « juste moralement », car le pauvre, l’ouvrier, l’agriculteur qui souffre, travaille de façon éreintante pour vivre modestement, voire difficilement, se retrouve lésé face à des nobles ou des bourgeois qui, quant à eux, vivent une vie d’aisance avec un confort certain.
De ce fait, la réincarnation vient, on pourrait dire, remettre de l’ordre dans cette inégalité sociale en promettant une vie dite « meilleure » à celui qui souffre actuellement pour un mieux-être dans des existences futures.
4 – La métapsychose, un problème plus qu’une solution
C’est ici que le bât blesse, car effectivement, si la réincarnation offre une perspective « évolutive » à la pauvre âme humaine qui souffre dans sa condition sociale, la métapsychose ne l’entend pas de la même oreille.
En somme, dans la tradition orientale, il n’est pas question d’aller vers une « transmigration de l’âme » comme l’entend le spiritisme, car de prime abord, on ne parle pas de l’âme comme d’une conscience, mais plutôt comme une énergie qui nous anime. D’autre part, il est totalement possible dans la métapsychose que cette âme ou énergie retourne dans un animal, une plante ou un être humain, qu’importe sa condition sociale.
Ainsi, la métapsychose pose un problème à la fois idéologique et évolutif qui ne corrobore pas avec les concepts du spiritisme et du réincarnationisme. C’est pour cette raison que le mot « réincarnation » sera mis en place au fil des années, décennies et siècles pour au final suppléer le terme original de métapsychose et devenir de nos jours le mot qui désigne à travers le monde occidental la « transmigration des âmes ».
5 – La réincarnation de nos jours
Il faut avouer que de nos jours, le mot « réincarnation » est largement vulgarisé quand on parle d’âme qui migrent de corps en corps. Quelques recherches sur Internet vous démontreront qu’à l’exception de quelques définitions encyclopédiques, le mot « métapsychose ou métempsychose » est devenu désuet.(tout au plus il fait référence à une théorie psychanalytique Freudienne dont la signification est totalement différente).
Toutefois, même si le mot « réincarnation » a pris largement le pas sur son ancêtre (entre autres grâce à la popularisation du spiritisme, mais aussi à travers la Golden Dawn ou la Théosophie), il est intéressant de constater qu’il a lui-même évolué dans la subtilité de son interprétation.
Effectivement, dans ses premiers jours, la réincarnation soutenue par les thèses réincarnationnistes et spirites ne se voulait qu’évolutive dans le sens qu’une vie composée de X facteurs problématiques ne pouvait se succéder que par une vie contenant un facteur X inférieur aux malheurs de la vie précédente. Cette théorie tendait vers une évolution favorable dans ses vies futures.
Cependant, au cours des décennies suivant à cette théorie réincarnationniste sont venues se greffées des traditions venant d’Orient et essentiellement d’Inde, mettant dans la balance le principe de Karma et Dharma.
De façon succincte, le Karma représente nos « actions » passées qui se répercutent sur notre vie actuelle et nos actions présentes qui conditionnent notre futur, non seulement dans la vie actuelle mais aussi dans d’autres vies futures. Le Dharma, quant à lui, est ce que l’on peut résumer par « le devoir » et qui est en somme conditionné par divers principes « spirituels, sociaux, moraux, choix ». En réalité, le Dharma est intrinsèquement lié avec le Karma, car le Dharma est en somme les bons choix à faire en relation avec notre « karma » actuel afin d’accomplir ce pourquoi nous sommes venus dans cette incarnation.
Mais pour en revenir à la réincarnation, il faut donc prendre en compte qu’avec la popularisation de ces enseignements venus d’Orient, cela a eu un impact non négligeable sur l’interprétation originale du mot « réincarnation » qu’avais conceptualisé les réincarnationnistes.
Effectivement, il est de plus en plus admis dans le monde spirituel que nos vies futures ne seront pas nécessairement plus agréables que celles que nous vivons actuellement (concept réincarnationniste). Il n’est pas non plus certain qu’une personne ayant commis des actes moralement inacceptables aura à s’affranchir de son karma (concept oriental).
Il faut bien comprendre que malgré l’impact des enseignements venus d’Orient, certains concepts ont également émergé à travers des études effectuées par des chercheurs, psychologues et docteurs comme le docteur Newton, qui mettent en évidence que les vies successives ne sont pas nécessairement influencées par notre karma de nos vies précédentes, mais par un processus dans « l’entre-vie » (moment entre cette vie physique et la suivante) durant lequel l’âme fait des choix relatifs à ce qu’elle désire expérimenter dans la matérialité.
Ainsi, il est tout à fait possible de vivre une vie d’aisance dans votre incarnation présente et de vouloir connaître dans l’avenir une vie de pauvreté, de souffrance ou une vie qui n’est ni difficile ni facile.
Toutes ces théories et idées se mélangent dans une forme de syncrétisme venant d’une pluralité de croyances et expériences qui parfois s’harmonisent ou d’autres fois se retrouvent en total désaccord.
Il faut toutefois admettre que, comme pour les sciences, la réincarnation est un concept qui est relativement jeune et jouit de cette particularité qui permet d’émettre des théories qui se valident, s’affinent ou sont rejetées. Il est fort à parier qu’au cours des décennies à venir, de nouvelles idées émergeront à travers des expérimentations nouvelles et permettront peut-être, espérons-le, d’éclaircir davantage cette vie après la mort et le destin de nos âmes.